Napoleon's
Correspondence
May 19 through 21, 1809 (15230 -
15242) Prelude and first day of Aspern-Essling
15230. - AU VICE-AMIRAL COMTE DECRÈS, MINISTRE DE LA
MARINE , A PARIS.
Ebersdorf, 19 mai 1809.
Monsieur le Vice-Amiral Decrès , la conduite du
sieur Victor Hugues à Cayenne, aussi bien que celle du capitaine
général de la Martinique, mérite une enquête. Donnez
ordre à l'un et à l'autre de s'éloigner de trente lieues
de Paris, dans une ville que vous désignerez. Demandez des notes au
capitaine général de la Martinique sur le peu de défense
qu'a opposé le fort Bourbon. Comment a-t-il pu se rendre si promptement
? Pourquoi la garnison n'a-t-elle pas été libre et non
prisonnière? Enfin pourquoi n'a-t-il pas fait excepter de la
capitulation le préfet colonial, qui est un employé civil? Quant
au sieur Victor Hugues , il m'importe d'avoir des indications sur sa fortune,
pour savoir si ce N'est pas pour la sauver qu'il a abandonné mon
île de Cayenne sans défense, J'ai besoin d'avoir des
enquêtes et des rapports détaillés sur ces colonies.
Puisque vous n'avez pas pu débarquer tous vos
approvsionnements à Barcelone , faites-les débarquer à
Rosas.
NAPOLEON.
D'après l'original comm. par Mme la duchesse
Decrès.
15231. - A ALEXANDRE, PRINCE DE NEUCHATEL , MAJOR
GÉNÉRAL DE L'ARMÉE D'ALLEMAGNE , A EBERSDORF.
Ebersdorf., 19 mai 1809.
Mon Cousin , donnez l'ordre le plus forme au duc de Valmy
de ne rien détourner pour le corps de Hanau de ce qui est destiné
pour l'armée , ni troupes , ni artillerie , ni équipages
militaires. S'il n'exécute pas rigoureusement cet ordre, je serai
obligé de lui ôter le commandement de ce corps.
NAPOLÉON.
D'après l'original. Dépot de la guerre.
15232. - AU MARÉCHAL, DAVOUT, DUC D'AUERSTAEDT,
COMMANDANT LE 3e CORPS DE L'ARMÉE D'ALLEMAGNE, A SAINT - POELTEN.
Ebersdorf, 19 mai 1809.
Mon Cousin, donnez ordre au general Pajol de se porter avec
un régiment de cavalerie d'abord sur Tulln , ou il se mettra en
communication avec un autre regiment de cavalerie que vous enverrez, sous les
ordres d'un officier intelligent, à Sieghartskirchen; avec cette brigade
de cavalerie il se portera au secours du général Vandamme , qui
aujourd'hui s'est porté entre Mauthausen et Altenburg ;pour attaquer
l'ennemi qui menaçait de passer. Prévenez le
général Vandamme du nom de ces deux régiments , de la
direction qu'ils prennent et de l'heure à laquelle ils arriveront, par
un officier qui pourra rapporter des nouvelles de ce qui se passerait ce soir
et cette nuit. Chargez le général Pajol et l'officier
supérieur que vous enverrez à Sieghartskirchen de correspondre
fréquemment avec vous et de laisser à cet effet quelques posses
sur la route. Tenez-vous prêt, avec les divisions Friant, Morand et
Gudin, à partir à deux heures de la nuit pour vous porter partout
ou il sera nécessaire , en faisant faire cependant le moins de
mouvements possible ce soir à ces divisions. Il ne paraît que la
division Friant seule aura besoin de sortir de la ville, afin d'être
relevée par la division Claparède. La division Friant peut se
réunir tout entière entre Schnbrunn et Vienne, en bataille.
Ayant son artillerie et prête à partir. Si vos pares et quelques
autres choses appartenant à votre corps d'armée se trouvent sur
la route de Saint-Poelten , faites-les marcher sur Vienne.
Il est nécessaire , du reste, de faire le moins de
mouvements possible jusqu'à ce qu'on voie ce que veut faire l'ennemi. Il
ne serait pas impossible que je ne fisse pas bouger votre corps de la
journée de demain, Je donne ordre que les deux brigades de la division
Claparède occupent Vienne , et qu'une division occupe Nussdorf
jusqu'à Klosterneuburg. Ayez bien vein que tous les posses du
général Morand soient relevés dans la nuit.
NAPOLEON.
D'après l'original comm. par Mme la
maréchale princesse d'Eckmuhl.
15233. - AU MARÉCHAL BESSIÈRES, DUC D'ISTRIE
, COMMANDANT LA RÉSERVE DE CAVALERIE DE L'ARMÉE D'ALLEMAGNE.
Ebersdorf, 19 mai 1809, trois heures du soir.
L'intention de l'Empereur, Monsieur le Duc, est que la
division Espagne soit rendue ici demain à cinq heures du matin, avec son
artillerie et prête à passer le Danube : que la division
Saint-Sulpice soit également rendue à un quart de lieue
d'Ebersdorf à six heures du matin , et enfin la division Nansouty
à huit heures.
Je vous préviens que l'Empereur donne au
général Lasalle une division composée des brigades
Piré et Bruyère. L'intention de Sa Majesté est que ces
deux brigades soient rendues demain, à cinq heures du matin, à
Ebersdorf pour passer le pont.
Je vous prie également de donner l'ordre au
général Colbert de partir de sa personne , avec deux de ses
régiments, pour être le plus tôt qu'il pourra devant
Ebersdorf, pour y passer le Danube.
Vous ordonnerez au général Colbert de laisser
500 chevaux au général Lauriston ; it faut que le
général Colbert prévienne le général
Lauriston de son mouvement. Je vous prévienne que je donne l'ordre au
général Marulaz de reployer ses posses et de se rendre devant
Ebersdorf avec sa brigade , pour y passer le pont.
Le prince de Neuchâtel, major général
D'après la minute, Archives de l'Empire
15234. - AU MARÉCHAL MASSÉNA , DUC DE RIVOLI ,
COMMANDANT LE 4e CORPS DE L'ARMÉE D'ALLEMAGNE, A VIENNE.
Ebersdorf, 19 mai 1809. trois heures et demie du soir.
L'Empereur, Monsieur le Due de Rivoli, ordonne que le
général Marulaz reploie tous ses posses, et que demain, à
cinq heures du matin, il soit rendu avec sa brigade à Ebersdorf pour
passer le pont.
Le général Montbrun, qui est à Bruck,
couvrira la route de Presbourg; vous direz au général
Marulaz de faire prévenir le général Montbrun.
L'Empereur ordonne également que tout votre corps
d'armée soit prêt à passer le pont demain de bonne
heure.
Le prince de Neuchâtel, major général.
D'après la minute. Archives de l'Empire
15235. - AU MARÉCHAL LANNES, DUC DE MONTEBELLO,
COMMANDANT LE 2e CORPS DE L'ARMÉE D'ALLEMAGNE , A NUSSDORF.
Ebersdorf, 19 mai 1809, quatre heures du soir.
L'intention de l'Empereur, Monsieur le Duc, est que votre
corps d'armée soit prêt à passer le Danube demain à
neuf heures du matin.
Le prince de Neuchâtel , Major général.
D'après la minute. Archives de
l'Empire.
15236. - AU GÉNÉRAL COMTE GUDIN, COMMANDANT LA
3e DIVISION DU 3e CORPS , A SIEGHARTSKIRCHEN.
Ebersdorf, 19 mai 1809 , quatre heures du soir.
Il est ordonné au général Gudin de
partir demain à trois heures du matin de Sieghartskirchen , pour etre
rendu à neuf heures du matin à Nussdorf, entre Klosterneuburg et
Vienne , sur la rive droite du Danube; il surveillera toute la rive de ce
fleuve jusqu'à Vienne. Je préviens de cet ordre M. le duc
d'Auerstaedt.
Le prince de Neuchâtel , major général.
D'après la minute. Archives de l'Empire.
15237. - AU MARÉCHAL BERNADOTTE , PRINCE DE
PONTE-CORVO, COMMANDANT LE 9e CORPS DE L'ARMÉE D'ALLEMAGNE , A LINZ.
Ebersdorf, 19 mai 1809, huit heures du soir.
L'intention de l'Empereur , Prince , est que vous entriez en
Bohême et que vous manuvriez soit sur Budweis , soit sur Zwettel ,
selon les circonstances et les mouvements de l'ennemi.
L'Empereur espère que le pont qu'il fait jeter
au-dessous de Vienne sera prêt demain avant midi , et que dans la
journée toute son armée sera sur la rive gauche.
Votre premier but , Prince , doit toujours ètre de
couvrir Linz ; le second , d'éloigner l'ennemi du Danube , de Krems
jusqu'à Vienne.
Le général Vandamme a l'ordre de mettre son
quartier général à Enns, de laisser 2,000 hommes à
la tête de pont de Linz et d'occuper Steyer, Ainsi cela laisse votre
corps disponible.
Le prince de Neuchâtel , major
général.
D'après la minute, Archives de l'Empire.
15238. - AU MARÉCHAL DAVOUT , DUC D'AUERSTAEDT ,
COMMANDANT LE 3e CORPS DE L'ARMÉE D'ALLEMAGNE , A SAINT-POELTEN.
Ebersdorf, 19 mai 1809, huit heures du soir.
L'intention de l'Empereur, Monsieur le Duc, est que vous
fassiez retirer tout ce que vous avez du côté de Maria Zell, en y
laissaut seulement une forte patrouille d'observation. S'il n'y a rien de
nouveau , l'intention de l'Empereur est que vous partiez de Saint-Poelten , de
manière à ètre rendu demain à midi à Vienne.
Avant le jour, vous ferez partir vos pontonniers, vos sapeurs et vos outils,
pour se rendre à Nussdorf, ou vous donnerez l'ordre qu'on jette un pont.
Vous savez que Nussdorf est entre Klosterneuburg et Vienne. J'ai envoyé
directement l'ordre au général Gudin de partir demain, à
quatre heures du matin , de Sieghartskirchen , pour se rendre à Nussdorf
et surveiller toute la rive droite du Danube jusqu'à Vienne.
Vous ordonnerez qu'on ramasse toutes les barques
aussitôt que la rive gauche sera libre: ce qui doit être dans la
journée de demain, puisque les ponts que l'Empereur fait faire à
Ebersdorf, deux lieues au-dessous de Vienne , seront faits avant midi , et que
notre cavalerie inondera la plaine.
Vos pontonniers seront très-nécessaires pour
établir les trailles à l'emplacement des ponts
brûlés de Vienne , pour pouvoir communiquer par la route la plus
directe sur Brünn : car notre pont , comme je vous l'ai dit, est à
deux grandes lieues an-dessous de Vienne.
L'intention de l'Empereur est que vous fassiez filer votre
cavalerie par Mautern et Tulln, ce qui éclairera la rive droite du
Danube : hormis cependant un régiment qu'il sera nécessaire de
laisser du côte de Krems.
Quant à la division Morand , vous la placerez de
manière à remplir le double but de couvrir, depuis Moelk
jusqu'à Vienne, la rive droite, de garder Saint-Poelten et de pouvoir se
réunir sur Vienne aussitôt que l'ennemi aura abandonné la
rive gauche.
Je donne l'ordre au prince de Ponte-Corvo d'entrer en
Bohême en manuvrant sur Budweis ou sur Zwettel, suivant les
circonstances et les mouvements de l'ennemi.
Quant au général Vandamme, il doit se placer
de sa personne a Enns et laisser 2,000 hommes à la tête de pont de
Linz. Il occupera Steyer pour contenir l'Alt-Mark et Enns : il observera les
débouchés de Mauthausen ; il fern occuper Wallsee et Ips , et il
renverra à Vienne les troupes qui se trouvent dans ces derniers points,
et enfin il se tiendra prèt à se porter, avec toute la masse de
ses forces, sur Steyer, suivant les événements. Dans le dernier
cas , il laisserait 2,000 hommes à la tête de pont de Linz, de
manière à ce que le prince de Ponte-Corvo fût disponible.
Le prince de Neuchâtel, major
général.
15239. - NEUVIÉME BULLETIN DE L'ARMÉE
D'ALLEMAGNE.
Vienne, 19 mai 1809.
Pendant que l'armée prenait quelque repos dans
Vienne, que ses corps se ralliaient, que l'Empereur passait des revues pour
accorder des récompenses aux braves qui s'étaient
distingués et pour nommer aux emplois vacants, on préparait tout
ce qui était nécessaire pour, l'importante operation du passage
du Danube.
Le prince Charles, après la bataille d'Eckmuhl,
jeté sur l'autre rive du Danube , n'eut d'autre refuge que les montagnes
de la Bohême. En suivant les débris de l'armée du prince
Charles dans l'intérieur de la Bohême , l'Empereur lui aurait
enlevé son artillerie et ses bagages ; mais cet avantage ne valait pas
l'inconvénient de promener, son armée, pendant quinze jours, dans
des pays pauvres, montagneux et dévastés.
L'Empereur n'adopta aucun plan qui pût retarder d'un
jour son entrée à Vienne, se doutant bien que, dans l'état
d'irritation qu'on avait excité , on songerait à défendre
cette ville , qui a une excellente enceinte bastionnée , et à
opposer quelque obstacle. D'un autre cote , son armée d'ltalie attirait
son attention, et l'idée que les Autrichiens occupaient ses belles
provinces du Frioul et de la Piave ne lui laissait point de repos.
Le maréchal duc d'Auerstaedt resta eu position en
avant de Ratisbonne pendant le temps que mit le prince Charles à
déboucher en Bohême, et immédiatement après il se
dirigea par Passau et Linz sui, la rive gauche du Danube, gagnant quatre
marches sur ce prince, Le corps du prince de Monte-Corvo fut dirigé dans
le meme système, D'abord il fit un mouvement sur Egra , ce qui obligea
le prince Charles à y détacher le corps du général
Bellegarde; mais par une contremarche il se porta brusquement sur Linz , ou il
arrive avant le général Bellegarde, qui, ayant appris cette
contre-marche, se dirigea aussi sur le Danube.
Ces manoeuvres habiles, faites jour par jour selon les
circonstances, ont dégagé l'Italie, livré sans
défense les barrières de l'Inn, de la Salza, de la Traun et tous
les magasins ennemis , soumis Vienne, désorganisé les milices et
la landwehr, terminé la défaite des corps de l'archiduc Louis et
du général Hiller et achevé de perdre la réputation
du général ennemi, Celui-ci, voyant la marche de l'Empereur,
devait penser à se porter sur Linz , passer le pont et s'y réunir
aux corps de l'archiduc Louis et du général Hiller; mais
l'armée française y était réunie plusieurs jours
avant qu'il pût y arriver, Il aurait pu espérer de faire sa
jonction à Krems ; veins calculs ! il était encore en retard de
quatre jours , et le général Hiller, en repassant le Danube , fut
obligé de brûler le beau pont de Krems. Il espérait
enfin se réunir devant Vienne ; il était encore en retard de
plusieurs jours.
L'Empereur a fait jeter un pont sur le Danube ,
vis-à-vis le village d'Ebersdorf, à deux lieues au-dessous de
Vienne. Le fleuve, divisé en cet endroit en plusieurs bras, a
quatre cents toises de largeur, L'opération a commencé hier 18,
à quatre heures après midi. La division Molitor a
été jetée sur la rive gauche, et a culbuté les
faibles détachements qui voulaient lui disputer le terrain et couvrir le
dernier bras du fleuve.
Les généraux Bertrand et Pernety ont fait
travailler aux deux ponts, l'un de plus de deux cent quarante, l'autre de plus
de cent trente toises, communiquant entre eux par une île. On
espère que les travaux seront finis demain.
Tous les renseignements qu'on a recueillis portent à
penser que l'empereur d'Autriche est à Znaym.
Il n'y a encore aucune levée en Hongrie. Sans
armes , sans selles , sans argent, et fort peu attachée à la
Maison d'Autriche, cette nation parait avoir refusé toute espèce
de secours.
Le général Lauriston, aide de camp de Sa
Majesté, à la tête de la brigade d'infanterie badoise et de
la brigade de cavalerie légère du général Colbert ,
s'est porté à Neustadt sur Bruck et sur le Semringberg, haute
montagne qui sépare les eaux qui coulent dans la mer Noire et dans la
Méditerranée. Dans ce passage difficile, il a fait quelques
centaines de prisonniers.
Le général Duppelin a marche sur Maria Zell ,
où il a désarmé un millier de landwehr et fait quelques
centaines de prisonniers.
Le maréchal duc de Danzig s'est porté sur
Inspruck ; il a rencontré, le 14, à Woergl, le
général Chasteler avec ses Tyroliens; il l'a culbuté et
lui a pris 700 hommes et onze pièces d'artillerie.
Kufstein a été débloqué le 12.
Le chambellan de Sa Majesté, Germain , qui s'était
renfermé dans cette place , s'est bien montré.
Voici queue est aujourd'hui la position de l'armée.
Les corps des maréchaux ducs de Rivoli et de Montebello et le corps :
des grenadiers du général Oudinot sont à Vienne, ainsi que
la Garde impériale. Le corps du maréchal duc d'Auerstaedt est
réparti entre Saint-Poelten et Vienne. Le maréchal prince de
Ponte-Corvo est à Linz avec les Saxons et les Wurtenbergeois ; il
a une réserve à Passau. Le maréchal duc de Danzig est avec
les Bavarois à Salzburg et à Inspruck.
Le colonel comte de Czernitchef , aide de camp de l'empereur
de Russie, qui avait été expédié pour Paris, est
arrivé au moment ou l'armée entrait à Vienne. Depuis ce
moment, il fait le service et suit Sa Majesté. Il a apporté des
nouvelles de l'armée russe, qui n'aura pu sortir de ses cantonnements
que vers le 10 ou 12 mai.
Extrait du Moniteur du 27 mai 1809.
15240. - AU GÉNÉRAL CLARKE , COMTE
D'HUNEBOURG, MINISTRE DE LA GUERRE , A PARIS.
Ebersdorf, 20 mai 1809.
Monsieur le Général Clarke , je réponds
à votre lettre du 12. Il faut envoyer les 941 hommes destinés aux
15e et 10e légers et au 57e régiment en Portugal , comme je l'ai
ordonné.
Encore une fois, la Prusse ne bougera pas ; si elle bouge,
je suis là pour la punir. Des événements extraordinaires
ne peuvent plus avoir lieu. je suis d'ailleurs en mesure de pourvoir à
tout, La seule chose que vous puissiez faire sans mon ordre, c'est de faire des
dispositions , en cas d'événements imprévus, pour Wesel ,
Mayence ou Strasbourg ; pour le reste de l'Allemagne , n'y pensez pas.
J'approuve les mesures que vous avez prises pour porter au
grand complet les sept régiments polonais, les régiments de la
Tour d'Auvergne et d'Isembourg , et les regiments irlandais.
Je désire que les prisonniers autrichiens ne me
coûtent rien et qu'ils soient répartis entre les paysans.
Faites un travail sur les mineurs, sapeurs et pontonniers,
et faites partir des dépôts tout ce que vous pourrez pour les
compléter.
NAPOLÉON.
D'après la copie. Dépôt de la
guerre.
15241. - AU GÉNÉRAL CLARKE, COMTE D'HUNEBOURG,
MINISTRE DE LA GUERRE , A PARIS.
Ebersdorf, 20 mai 1809.
Monsieur le Général Clarke, je reçois
vos lettres du 13, Je vois que la 3e demi-brigade provisoire n'est qu'à
1,200 hommes et la 4e à 600 hommes. Cependant tous les corps qui doivent
fournir à ces demi-brigades ont beaucoup de monde ;
faites donc accélérer la formation de ces demi-brigades.
Vous avez eu tort de diriger les détachements de
dragons des dépôts de Versailles sur Hanau, puisqu'il n'y a point
de régiments provisoires de dragons à Hanau. Continuez à
les diriger sur Strasbourg, où se forment ces régiments.
Je suppose qu'en cas d'événements du
côté de l'Escaut vous avez pris des mesures pour y diriger le
général Rampon avec ses 6,000 gardes nationaux ; que le
général Sainte-Suzanne , avec ce qu'il a de disponible au camp de
Boulogne, peut se réunir à Gand avec les demi-brigades de Gand,
de Maëstricht et de Saint-Omer; enfin que vous prenez des mesures à
Paris pour les deux demi-brigades qui s'y forment. Tout cela a besoin
d'être activé.
Les deux demi-brigades qui se forment à Paris doivent
être fortes de 5,000 hommes ; il est nécessaire qu'elles soient
prêtes et à la main, pour les porter sur tous les points de la
cote qui seraient menacés.
D'après la minute. Archives de l'Empire.
15242. - AU MARÉCHAL DAVOUT, DUC D'AUERSTAEDT,
COMMANDANT LE 3e CORPS DE L'ARMÉE D'ALLEMAGNE , A VIENNE.
Au bivouac sur le Danube, 21 mai 1809, neuf heures du soir.
Le ponts, s'étant rompu, on a perdu du temps.
L'ennemi a attaque avec toutes ses forces, et nous n'avions que 20,000 hommes
de passés. L'affaire a été chaude. Le champ de bataille
nous est reste.
Il faut nous envoyer ici tout votre parc, le plus de
munitions possible. Envoyez ici le plus de troupes que vous pourrez, en gardant
celles qui sont nécessaires pour garder Vienne. Envoyez-nous aussi des
vivres.
Faites venir, en échelons, de Saint-Poelten , ce
qu'il faudra pour garder Vienne.
Le prince de Neuchâtel , major général.
D'après la copie, Dépôt de la
guerre. |